Stratégie
La stratégie s’appuie d’une part sur des tâches de fond récurrentes et indispensables pour asseoir les travaux de recherche, et d’autre part sur des pistes de recherche pointues.
Comme tâche de fond, signalons le cadrage global de l’évolution des modes, de la multi-modalité, des motifs, des distances, de l’immobilité, de l’équipement et de l’usage des VP, à partir notamment des enquêtes nationales transport et déplacement (ENTD) successives (tous les 10 à 15 ans, désormais EMP, enquête sur la mobilité des personnes) et des vagues annuelles du panel « Parc Auto », alimentant également les rapports annuels de la Commission des Comptes Transport de la Nation.
Comme pistes de recherche, sont actuellement investiguées :
- Nouvelles données
Il s’agit de développer les travaux sur les nouveaux modes de recueil de données sur la mobilité, tout en gardant la comparabilité avec le standard des enquêtes classiques historiques, notamment : comment étendre les enquêtes aux non-résidents ? Comment appliquer les nouvelles technologies, dont le GPS, pour suivre la mobilité ? Comment utiliser les grandes masses de données (big data) ?
- Démotorisation, changements du rapport à l’automobile
L’automobile n’apparaît plus nécessairement comme une aspiration de progrès pour tous. Certains y renoncent volontairement, d’autres peut-être un peu plus par contraintes. En étudiant les raisons et motivations du renoncement à l’automobile, le premier enjeu est de saisir de quelles façons on peut réduire le rôle de l’automobile dans les pratiques modales, diminuer la dépendance automobile des territoires, notamment urbains. Le second enjeu est de bien comprendre les conséquences économiques, sociales en termes d’accès d’un tel renoncement. Ceux qui restent motorisés sont incités à adopter des véhicules propres et économes. Il est donc important de comprendre les mécanismes de choix de véhicules par les ménages (qui détiennent la plus grande part du parc automobile). L’appréhension des freins et des facteurs favorables à l’adoption de technologies alternatives est essentielle pour identifier les leviers d’action favorisant le changement des comportements d’achat.
- Personnes en difficulté, handicap, inégalités
Certaines personnes, en situation économique difficile, ou en situation de handicap peuvent avoir des difficultés à accéder à la mobilité, voire s’être temporairement ou définitivement retrouvées en situation de dépendance automobile (alors qu’elles ne peuvent pas y faire face financièrement) et/ ou de vulnérabilité, notamment énergétique. Au-delà de catégories de population spécifiques, les inégalités sont aussi examinées à travers les dépenses pour le transport. Globalement, il s’agit d’appréhender comment le système de mobilité peut être plus inclusif, et de comprendre comment ces inégalités d’accès peuvent être réduites.
- Modes actifs, proximité, intermodalité, gares
Les modes actifs constituent une mobilité alternative aux transports motorisés qui a l’avantage d’améliorer la santé ; mais leur portée plus limitée les restreint à un espace de proximité à moins de les combiner avec les transports collectifs pour multiplier leur potentiel. Les stations de transport en commun, et surtout les gares, sont le lieu privilégié de cette intermodalité. Leur accessibilité par les modes actifs doit être protégée et accrue par une action de politique publique pertinente définie à l'échelle de la ville dans son ensemble. Le rôle des gares et des pôles intermodaux de transport change. Ils ne doivent plus seulement être évalués par leur fonction de transport mais aussi en tant que lieux de vie, intégrés dans des quartiers repensés et rénovés dans une problématique de mobilité soutenable.
- Sécurité routière et politique publique
L’insécurité routière demeure un effet négatif des plus préoccupants des transports routiers, avec plusieurs milliers de victimes chaque année. Il s’agit d’étudier les politiques publiques de sécurité routière sur le plan national, européen et international, qu’il s’agisse de recherches concernant la gouvernance, l’agencement institutionnel, les organisations ou les jeux d’acteurs. Il s’agit ici de mobiliser à la fois les outils de l’analyse des politiques publiques, mais également de mener des réflexions sur les modalités possibles de leur évaluation (valorisation de la morbidité routière, calcul économique, etc.).
- Participation
Les processus de concertation évoluent : il s’agit d’analyser les nouvelles modalités de participation du public.